La contrerime Te souviens-tu

La contrerime est un quatrain combinant rimes embrassées de type ABBA et structure métrique croisée (généralement 8-6-8-6), ce qui donne une certaine impression de déséquilibre à l’ensemble et accroît la tension du texte.

Son nom vient du poète Paul-Jean Toulet qui composa un recueil de poèmes intitulé justement  Les Contrerimes en 1921 qui comprend essentiellement de tels quatrains.
En voici un extrait qui donne une bonne idée de sa composition :

Douce plage où naquit mon âme ; 8
Et toi, savane en fleurs 6
Que l’Océan trempe de pleurs 8
Et le soleil de flamme. 6

Mais on trouve également plusieurs variantes qui s’en écartent surtout par la métrique retenue.
- Par exemple,  Leconte de Lisle dans son poème Le Manchy utilise une métrique 12*6, l’alexandrin pour les vers 1 et 3 du quatrain ;
- Le poète Pierre-Charles Roy utilise quant à lui une métrique en 12*8, l’alexandrin pour les vers 1 et 3, l’octosyllabe pour les vers 2 et 4.
- On peut plus rarement trouver d’autres combinaisons comme dans Le Signe, datant de 1887 du poète Ernest Raynaud qui fait alterner rimes embrassées, alexandrins et décasyllabes.

Il existe donc nombre de solutions alternatives à la solution définie par Paul-Jean Toulet.

     Te souviens-tu

Ô de moi te souviens-tu 8
Belle brune aux yeux verts 6
Au regard si franc, si sincère, 8
Toi qu’un jour j’ai connue ? 6

Aujourd’hui mon esprit se brouille, 8
Je sens comme un malaise 6
M’envahir, je suis mal à l’aise,8
La mémoire en vadrouille.6

Ô mystérieuse mémoire 8
Tu me joues bien des tours, 6
Maintenant tu me tortures pour 8
Mieux noyer mes espoirs.6  

Voir aussi
* Toulet, Contrerimes 1 -- Contrerimes 2 --

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